Vendredi 8 décembre, le journal de 13h de la radio privée RCI a légèrement tourné au vinaigre. La présentatrice, Barbara Olivier-Zandronis, a eu un vif échange avec le président du RN, Jordan Bardella, arguant que celui-ci ne portait « pas de propositions » au Parlement Européen. L’eurodéputé a fini par rétorquer : « Vous avez votre carte dans quel parti politique, Madame ? », en ajoutant : « Vous m’agressez depuis à peu près neuf minutes en faisant les questions et les réponses ».
À la suite de cette interview, la direction de la radio a retiré la présentation du journal de 13h à sa journaliste. En CDD, Barbara Olivier-Zandronis l’animait chaque semaine, du vendredi au dimanche.
Cette mise à l’écart a provoqué de vives réactions politiques, majoritairement à gauche. D’après cinq parlementaires guadeloupéens, « la véritable essence de la liberté de la presse est incarnée lorsque les hommes politiques sont confrontés avec des questions fondamentales et franches », ont-ils exprimé dans une lettre ouverte.
Hervé de Haro, directeur délégué de RCI Guadeloupe, a justifié cette action auprès de l’AFP : « Ce n’est pas la première rédaction au monde où quelqu’un est retiré de l’antenne quand il y a un couac ». Il a ajouté : « Je considère qu’elle n’a pas fait d’interview, elle a fait un débat politique. Nous ne sommes pas une radio d’opinion, et si cela avait été un autre parti, cela aurait été la même chose ».
Dans un communiqué, la radio précise que la journaliste « demeure partie intégrante de la rédaction », et considère « toute ingérence dans [son] entreprise comme inacceptable ». Victor Chabert, directeur du service presse de la radio a ajouté sur X : « Cette décision relève uniquement de la direction de RCI Guadeloupe, Jordan Bardella et le Rassemblement national ne sont aucunement responsables des choix managériaux ou éditoriaux d’une radio privée ».
